vendredi 30 avril 2010

Trahison

Je suis depuis six mois un jeune homme qui n'avait aucun souci par rapport à l'alcool qu'il avait festif, jusqu'au moment où il s'est rendu compte que son petit verre lui permettait d'oublier ponctuellement certaines choses qui le dérangeaient.
Alors il est venu chercher secours chez moi. Avec de l'aotal (pour rester abstinent) et du Dstress et un peu de psychothérapie de soutien  ce type était heureux, il ne touchait pratiquement plus à rien.
Il y a un mois il a fait une chute de sport qui lui a provoqué une entorse, puis est retourné au travail.  Son patron suspicieux lui a mis la médecine du travail aux trousses. Mon patient s'est présenté en confiance, pensant qu'on allait vérifier qu'il était apte au travail et guéri de son entorse. Mais les premiers mots du médecin du travail ont été " alors, il parait que vous avez des problèmes d'alcoolisme?"
Comme le patient s'est présenté dans l'après-midi un peu bouleversé j'ai téléphoné à ce médecin:
" Bonjour monsieur, je suis le médecin traitant de monsieur Loiseau. Vous avez insisté sur son addiction à l'alcool. Effectivement il en a eu une,  mais il est suivi pour ça et cela se passe bien. C'est dans son dossier?
- Non madame, ce sont des bruits de couloir. Mais il va faire une prise de sang et s'il n'a vraiment rien, ce problème est classé sans suite.
- Ce monsieur a effectivement un problème mais il ne se situe pas à ce niveau. C'est plutôt un  conflit employeur-employé ou le premier veut virer l'autre.
- Bien madame. J'ai sous les yeux une ancienne prise de sang qui était normale. Je revois votre patient dans une semaine et on verra ça".
Je l'ai retranscrite courte mais j'étais folle furieuse que l'on veuille enfoncer un patient qui mettait toute sa bonne volonté pour redevenir un type "honnête" et j'ai parlé un peu en boucle pour que le médecin du travail s'enfonce bien dans le crâne qu'il y avait ragots et réalité.
Plus je prends de la bouteille plus je montre les dents. A qui le tour?

mercredi 28 avril 2010

La masturbation à cinq ans?

Un rapport de l'ONU préconise l'apprentissage de la masturbation aux enfants de 5 ans

 L'Organisation Economique, Sociale et Culturelle des Nations Unis (l'UNESCO) a publié un rapport de 98 pages en Juin offrant un plan de cours universel pour les enfants entre 5 et 18 ans, pour une « approche informé au sexe efficace, rapports » et sensibilisation au HIV qu'ils disent être essentielle pour «tous les jeunes.»

L'ONU insiste sur le fait que le programme est « approprié à leur âge, » mais les critiques disent qu'il expose bien trop tôt les enfants au sexe, et offre des idées abstraites - comme la « transphobie » - qu’ils ne pourraient même pas comprendre.

« À cet âge, ils devraient se renseigner sur… la nomenclature de certaines parties de leurs corps, » a dit Michelle Turner, la présidente des Citoyens pour un Programme d'Etudes Responsable, « certainement pas au sujet de la masturbation. »

Turner a été troublé par les plans de l'UNESCO d’expliquer à des enfants d’à peine 9 ans le droit à l’avortement, et de conseiller et « de favoriser le droit et l’accès à l'avortement» pour tous les enfants âgés de plus de 15 ans.

« C'est absurde, » a-t-elle dit sur FOXNews.com.

Le rapport de l'UNESCO, appelé «Directives internationales pour l'éducation sexuelle», sépare les enfants en quatre groupes d'âge : 5 à 8 ans, 9 à 12 ans, 12 à 15 ans, et 15 ans à 18 ans.

En suivant le programme volontaire Onusien sur le sexe, il sera dit à des enfants ayant tout juste 5 à 8 ans que « toucher et frotter ses parties génitales s'appelle la masturbation » et que les parties privées « procurent du plaisir une fois touchées par quelqu’un. »

Dès qu’ils atteignent 9 ans, ils apprendront les « effets positifs et négatifs des aphrodisiaques, » et seront confrontés avec des idées comme l’ « homophobie, la transphobie et de l'abus de pouvoir. »

À 12 ans, ils apprendront les «motifs» pour avorter - mais ils apprendront déjà au sujet de leur sûreté pendant trois années. Quand ils ont 15 ans, ils seront exposés à des conseils directs pour promouvoir le droit et l’accès à l’avortement.»

Les experts en matière de santé enfantine disent qu'ils sont circonspects que l’on puisse enseigner à des enfants le sujet délicat de l'avortement, mais insistent sur le fait qu’aussi longtemps que le message reste approprié à l’âge, l'instruction des enfants à un âge plus jeune facilite le passage à l'âge adulte.

« Les adultes sont plus circonspects sur l’apprentissage prématuré du sexe que les enfants ne le sont, » a déclaré le Dr. Jennifer Hartstein, psychiatre pour enfant à New York. « Nos propres craintes nous empêchent parfois d'être aussi ouverts et honnêtes avec nos enfants qu’on ne devrait l’être. »

Hartstein, cependant, qui ne voit pas un grand mal à expliquer les concepts de base que les enfants de tout âge auront à se demander, a été dérouté par certaines des idées que l’ONU espère présenter aux enfants âgés de 5 ans, à qui on enseignera le « rôles de genre, les stéréotypes et la violence basée sur le sexe. »

« J’aimerais savoir comment vous enseignez cela à un enfant de 5 ans, » a dit Hartstein sur FOXNews.com.

En dépit de ces défis, l'ONU insiste sur le fait que « dans un monde affecté par le HIV et le SIDA… il y a un impératif de donner aux enfants et aux jeunes la connaissance nécessaire, les qualifications et les valeurs pour comprendre et prendre des décisions en connaissance de cause. »

Les fonctionnaires de l'UNESCO ont déclaré que ces directives ont été « coécrites par deux experts majeurs en matière d’éducation sexuelle» - le Dr. Doug Kirby, un expert en matière d'éducation sexuelle pour adolescent, et Nanette Ecker, ancienne directrice pour la formation et l’éducation au Conseil pour l’Education et l’Information sur la Sexualité des Etats-Unis.

Leur rapport sont basé sur une « revue rigoureuse » de la littérature ayant attrait au sexe, « basé sur 87 études à travers le monde, » a déclaré Mark Richmond, directeur de la Division de l'UNESCO pour la Coordination des Priorités de l’ONU pour l'éducation, dans une déclaration envoyée par e-mail.


Richmond a défendu l'enseignement au sujet de la masturbation comme étant «approprié à leur âge» car même durant la petit enfance, les « enfants sont connus pour être curieux au sujet de leurs corps. » Ces leçons, a-t-il ajouté, aideront si tout va bien les enfants « à développer une compréhension plus complexe du comportement sexuel » tout au long de leur passage à l’âge adulte.


Mais Michelle Turner, membre des Citoyens pour un Programme d'Etudes Responsable, a dit que de tels rôles devraient être laissés aux parents, et s’est inquiété que les enfants puissent être exposés à trop d'information trop tôt.
« Pourquoi les enfants ne peuvent-ils plus rester des enfants? » a-t-elle dit.


Voici le rapport officiel de 98 pages de l’UNESCO :
http://www.foxnews.com/projects/pdf/082509_unesco.pdf
Alterinfo.net

Les dépenses de santé ont encore dérapé

Par Marc Landré
Mauvaise nouvelle pour le gouvernement. Les dépenses d'assurance maladie ont progressé au premier trimestre 2010 de 4,1 % par rapport à la même période en 2009. Ce niveau est très supérieur à l'objectif national (ONDAM) fixé en octobre dernier par le Parlement pour l'ensemble de l'année à 3 %. Pis, le taux de croissance des dépenses de santé atteint 4,7 % sur un an (mars 2009-mars 2010).

Cette hausse trimestrielle s'explique essentiellement par la progression des remboursements de soins de ville (+4 %) sur les trois premiers mois de l'année. Les soins d'auxiliaires médicaux ont notamment bondi de 8,2 % (contre + 7 % sur les douze derniers mois) avec une pointe même à + 13,3 % pour les seules dépenses de soins infirmiers. La délivrance de médicaments a également fortement augmenté (de 3,7 %) au premier trimestre, tout comme les indemnités journalières qui sont reparties à la hausse (+6,1 % au premier trimestre, contre + 4,8 % sur les douze derniers mois) en raison notamment «des versements liés à l'épidémie de grippe A H1N1 de la fin 2009».

A l'inverse, les dépenses d'honoraires médicaux et dentaires ont progressé plus modérément au premier trimestre 2010 que sur l'année écoulée: + 0,9 %, contre + 1,8 % en un an. Un ralentissement expliqué selon l'assurance maladie par «le recul des remboursements de soins de médecine générale (-1,9 %) du fait d'une conjoncture épidémique plus faible qu'en 2009».
Le Figaro

Qui a organisé les festivités autour de la grippe A? les médecins ont tout autant été victimes que la Sécu car ils n'avaient pas d'autre choix que d'arrêter les moindres suspicions de grippe A: les employeurs n'en voulaient pas.



lundi 26 avril 2010

Suspicion d'intolérance au gluten

Une première patiente:
" Comment docteur vous n'êtes pas à 23 euros? Je vous les donne quand même pour la tirelire du petit ange".
Un deuxième:
" Vous les méritez docteur, je vous fais un chèque de 23 euros, le euro supplémentaire sera pour le fiston."
Et le troisième:
" J'espère que vous ne faites pas 23 euros comme certains. Ils n'ont pas le droit.
- Non monsieur, 22 euros mais on m'a déjà donné deux fois un euro de plus pour la tirelire du petit.
- Alors  présenté comme ça, je vous les donne pour lui".
...
Un malheureux jeune homme a maigri de 90 kg à 50 kg sans comprendre; plus rien ne passe, le tube digestif s'y met et lui provoque de violentes douleurs abdominales il souffre de fatigue intense Je l'ai fait hospitaliser: bilan négatif. Lors de cette hospitalisation il a vu une psychologue pour déceler une anorexie débutante: négatif. Les multiples spécialistes déclarent forfait mais il commence à avoir un poids critique pour sa taille et je me sens un peu mise en échec par cette maladie sournoise sur laquelle je n'ai pas encore su mettre un nom.
Alors j'ai proposé un régime sans gluten. Pourquoi pas: il a déjà eu de l'asthme, de l'eczéma, et des troubles digestifs.
Je propose souvent des régimes test d'un mois, sans forcement faire une prise de sang ni une coloscopie au départ: parfois la coloscopie est normale alors que l'éviction du gluten guérit de la pathologie dont le patient souffre.  Evidemment on passe aux choses plus sérieuses si nécessaire ou que la guérison est si spectaculaire qu'il faut passer le malade à 100%: dans ce cas le patient sera remboursé en partie de ses aliments sans gluten.

dimanche 25 avril 2010

Se suicider ou se laisser mourir?

J'ai rencontré quelqu'un il y a peu, pas déprimé puisqu'il s'intéresse à la vie quotidienne, il aime manger, il sourit même de temps en temps;  le seul problème est qu'il est résolu à mourir car sa douce depuis cinquante ans l'a quitté il y a peu. Alors le type bouffe de l'antidépresseur et du somnifère. Mais sa résolution est là et aucun médicament ne l'empêchera de la rejoindre. C'est triste mais c'est son choix. Je suppose que la seule chose qui le retient d'accélérer le processus est un fond de catholicisme où le suicide est péché.
J'ai d'ailleurs connu beaucoup  de personnes âgées dans cet état d'esprit: la vie ne leur offre plus ce qu'elles attendent, elles sont limitées dans leurs mouvements, leurs proches aimés sont partis et elles se trouvent là comme des vieux machins à ruminer le passé avec des aides soignantes qui leur retire selon elles les derniers restes de dignité.
Pour moi ce n'est pas de la dépression et il faudrait être bizarre pour tenter coûte que coûte  de les faire apprécier le quotidien à coup de cachets, quand juste la vie... c'est le passé et rien devant.

A ce propos j'ai adoré le film Grand Torino avec Clint Eastwood où le type n'a plus aucun goût à vivre depuis qu'il a enterré sa femme adorée. Il a pourtant ses deux bras, ses deux jambes, l'intellect et surtout un langage très haut en couleur. Et il vit dans le passé jusqu'au jour où... regardez-le c'est trop génial!

vendredi 23 avril 2010

Un décès

Encore une très vieille dame décédée; elle était toute mimi et me faisait des bisous régulièrement en ajoutant:
" ma fille... vous permettez que je vous appelle ma fille? C'est que je n'en ai jamais eu, alors tous les gens que j'aime bien je leur donne des petits noms". L'atmosphère de sa maison était parfois saturée de parfums de fleurs qui avaient colonisé toutes les surfaces possibles de sa petite maison.
Et c'était toujours le défilé chez elle: amis, aides-soignantes, famille, docteur, infirmière, aide à domicile, tout le monde tentait de la garder au domicile. On a été jusqu'à chambouler toute la maison pour lui installer un lit médicalisé et un fauteuil confortable. Mais l'âge, chose contre laquelle on ne gagne jamais, a fait son travail de sape lente (très lente)  jusqu'à la fin.
Tant pis, il n'y aura plus de petits bisous si affectueux... ça fait quand même beaucoup de décès en ce moment.

jeudi 22 avril 2010

Le blues du policeman

Dans mon cabinet j'ai entendu  le blues du vigile, celui de l'agent du trésor public, celui du facteur, celui du banquier et surtout celui du policier qui m'a interpellé ( le blues, pas le policier).
Quand je lui ai parlé du voile intégral il m'a répondu qu'il y avait autre chose à faire pour maintenir l'ordre public que de courir après 150 femmes voilées ( et parfois de souche française, et toutes sexy sous leur burka!).
 Depuis quelques temps ( depuis le lamentable incident du transformateur avec les deux jeunes qui ont grillé en voulant échapper aux policiers) les policiers n'ont plus le droit de courir après les voleurs... sauf si toutes les précautions sont prises pour qu'il ne leur arrive pas le moindre mal, autrement dit: plus jamais!
Il en a marre de faire le mariole aux feux rouges et à surveiller au radar pour faire des PV et renflouer les caisses de l'états alors que les banlieues auraient tellement besoin d'un peu d'ordre. Mais les ordres sont les ordres.
Et la cerise du le gâteau est qu'il a un devoir de réserve, alors je relaie ses doléances.
...
Si l'on veut prendre la température de la société je propose d'écouter RMC info Jean-Jacques Bourdin, le matin et on entendra des tas d'histoires de ce genre.

mercredi 21 avril 2010

La sécu et moi.

J'ai reçu la déléguée à l'assurance maladie; comme tous les deux mois elle me met sous le nez mes résultats en tant que CAPIsienne, c'est à dire ayant adhéré à la charte des bonnes pratiques médicales.
La première remarque que j'ai faite a été que beaucoup moins de patients ( pas seulement les miens) se sont fait vaccinés pour la grippe normale, pratiquement deux fois moins.  En voulant faire mieux côté vaccination, notre ministre a presque tué le vaccin antigrippal.

Ensuite je prescris de moins en moins d'anticholestérolémiants, n'étant pas une bonne soldate, et surtout pas aux diabétiques ( du moins, quand ils ont des valeurs de cholestérol qui se tiennent) qui croulent déjà sous les médicaments de toutes sortes alors que la Sécu voudrait que tout diabétique qui se respecte prenne une statine.

Et je ne suis pas bonne côté dépistage mammographie. La faute à qui? Dans notre département un organisme a pris en charge le dépistage systématique du cancer du sein en envoyant une invitation pour une mammographie toutes les dames de 50 à 75 ans. Alors je n'ai plus rien à faire... Si, prendre la tête aux patientes en permanence pour les pousser à le faire.

Et je pourrais m'améliorer côté dépistage cancer du colon. Concernant cette chose (faire caca sur un journal, tout est expliqué dans une bande dessinée que je remets aux patients concernés, même que quand j'étais enceinte je ne pouvais pas regarder les images sans que mon estomac ne me rappelle à l'ordre), même remarque que pour le cancer du sein. La déléguée a tellement insisté  sur le fait de m'assurer qu'ils le font réellement  que j'ai failli lui répondre " je ne suis pas dans les toilettes avec les gens pour m'assurer qu'ils font bien caca comme il faut". Je suis restée dans les limites de la bienséances, mais ces mots me brûlaient les lèvres.
Mon père avait coutume de me dire " glisser mortel n'appuyez point": la déléguée de la Sécu ne connait apparemment pas cette maxime... mais peut-être avait-elle des consignes concernant cette expérience dans les toilettes. 

Enfin la délégué me donnera bientôt des papiers qui contribueront à me rétribuer par rapport au CAPI. En ce qui concerne cela je suis tranquille: je dois être la plus mauvaise de la classe. Mais je voudrais bien être payée pour le fait que je vois les patients un tier de moins de fois que la moyenne sur un an et que je donne moins de la moitié de médicaments que la moyenne des généraliste. Mais cela n'est pas dans le CAPI. Dommage.

mardi 20 avril 2010

Deuil: un désordre?

Le DSM5 d'après les échos que j'en ai, s'apprèterait à passer en désordre mental la perte d'un être cher. Non seulement les patients vont pleurer leur mort mais en plus ils sont dans une classification psychiatrique!
Pourquoi donc je me fatigue à les comprendre, à les soutenir, à les écouter... ils n'ont besoin que d'un traitement médicamenteux non mais!
La médecine serait tellement plus simple si à un symptôme-désordre correspond un médicament.
Evidemment pour les voitures cela marche comme ça, et pour toutes les machines aussi. Peut-être que certains devraient se recycler dans la plomberie ou l'électronique: ça serait moins compliqué et plus gratifiant à cours terme.

Depuis trois semaines je reçois plusieurs familles endeuillées, et que la maman ait 40 ou 87 ans, cela n'y change rien, la peine est la même. En particulier je pense à l'une d'elle qui a assisté au mariage d'un proche samedi et a fermé les yeux de sa mère lundi. Un petit-fils va suivre dans la foulée j'en suis sûre et c'est le grand jeu de la vie. Juste on aimerait zapper certains épisodes. Car à chaque décès je vois le coup de vieux qui frappe le patient concerné. Certains s'en relèvent quelques temps après, d'autres commencent à vivre dans le passé: "j'avais une maman". Et c'est ceux-là qu'il faut aider à remettre en selle.

lundi 19 avril 2010

Tempête sous un cerveau

Dans notre beau pays on s'est entiché du principe de précaution qui permet d'arrêter tout plein de choses:
- Arrêter la grippe A, ce qui a provoqué un coût énorme à la société;
- Arrêter les avions à cause du nuage toxique, ce qui tent à arrêter l'économie;
- Arrêter les pratiques étranges de se nourrir (diètes d'une semaine, chamanisme et autres trucs sortant de l'ordinaire) orchestrées par la milivude ce qui contribuera à ôter tous les grains de "folie" qui donnent du piquant dans la société; on se souvient du film " Edward aux mains d'argent" où tout ce qui sortait de l'ordinaire était stigmatisé.
- détruire toutes les maisons en Vendée du mauvais côté de la route etc.
- l'association fondamental ( en partenariat avec le labo pharmaceutique Servier) souhaiterait arrêter-évincer la maladie mentale en entreprise en traitant aux antidépresseurs un quart des travailleurs, soit-disant à risque d'arrêt maladie.  J'avais lu dans un roman de Werber que dans une certaine société on avait placé tous les malades mentaux à des postes où leur pathologie leur permettait d'exceller, par exemple les TOCs au contrôle qualité, et c'était super efficace! Alors ne pourrait-on pas mettre les travailleurs aux postes où ils seront efficaces plutôt que de les bouger comme sur un échiquier à des postes qu'ils ne pourront pas tenir, ce qui provoque effectivement de l'absentéisme?

En 1968 on hurlait "il est interdit d'interdir", en 2010 je propose " il est interdit d'arrêter" et place au bon sens.
En tout car à Air France ils ne sont pas content qu'on ait bloqué leurs avions; ceux qui étaient en vol d'essai n'ont eu aucun problème ni hier ni aujourd'hui.

Brouillon ce post ce soir, comme mon cerveau rempli d'histoires de patients désespérés, fatigués et déçus. Le seul heureux a été un type viré à 52 ans. Mais comme il avait un salaire que certains trouveraient indécent et des indemnités conséquentes, il s'en va au soleil avec sa douce.

dimanche 18 avril 2010

Mal embouché

Hier matin je reçois un coup de fil:
" Docteur, pouvez-vous venir? Je suis cloué au lit avec une sciatique.
- Je vous connais?
- Oui, je suis monsieur L... ( incompréhensible). Nous sommes habituellement patients du docteur Cravate, mais là on ne peut plus, on en a marre de lui.
- Il ne peut pas venir?
- Non, il ne peut pas avant 14 heures 30. Il exagère, on ne supporte plus Cravate.
- C'est que moi non plus je ne peux pas venir avant.
- Si vous voulez on peut venir en consultation ce matin.
- Rappelez-moi votre nom?
- Monsieur Lagrange.
- Oh mais oui! C'est vous qui crachez consciencieusement sur le docteur Cravate depuis dix ans et qui y retournez quand même à chaque fois!
- MMm... C'est bon, au revoir".
Le dispositif du médecin traitant je trouve que c'est une très bonne idée, ça permet de remettre à leur place certaines personnes qui sont particulièrement des mauvaises langues.  J'insiste bien avec certains patients: on m'aime ou on me quitte, sinon on aurait tendance à prodiguer des soins moins consciencieux.

vendredi 16 avril 2010

Traitement pour maigrir

Un confrère vient d'être interdit d'exercice ( et il ne partait pas en retraite comme je le pensais) dans le département; cette sentence est extrèmement rare et grave et je ne sais pas ce qui a fait prendre cette décision à la Sécu (ou au Conseil de l'Ordre?). Ce que je peux dire c'est que j'étais extrèmement irritée car il avait une ordonnance type pour chaque femme qui se présentait à lui en vue de maigrir:
- quatre médicaments allopathiques dont: prozac, lexomil, médiator;
- quatre médicaments d'homéopathie;
- quatre plantes différentes.
En gros l'équivalent d'un sac poubelle par mois.
On pourrait effectivement être tenté de prendre du prozac pour maigrir, mais en dehors des autres effets secondaires possible ( dont le suicide), cette molécule peut faire reprendre plus de kilos au bout de quelques mois.
Idem pour le médiator, dernier amphétaminique sur le marché, interdit actuellement: ca fait maigrir, mais cela peut entrainer une dépression; mais il a été interdit pour effets cardio-vasculaires.
Et le lexomil pourrait se justifier aux yeux de ce médecin car il est parti du principe que toute femme qui veut maigrir est anxieuse!  Ca, c'est pas vrai, je connais des rondelettes  (dont moi qui me bats contre les kilos comme beaucoup de mamans) tout à fait cool.

mercredi 14 avril 2010

Un de mes confrères part en retraite... non remplacé. Il y a eu un afflux de patients déja depuis début janvier à cause d'un autre départ en retraite, on attend le suivant. Au fait, je suis dans une zone sinistrée côté médecins et il devient urgent de trouver une solution. Et comme pas un seul remplaçant ne pointe le bout de son nez, j'ai décidé de ne plus m'en faire et de fermer quand ça me chante pour m'occuper de mon fils. Sinon le petit ange n'aura qu'un courant d'air en guise de maman. 
Au fait quand on lui dit: "je t'aime" il répond: " Taim", le bonheur!

Et Roselyne Bachelot (encore elle!) qui avait prévu qu'il soit obligatoire de prévenir de ses congés 2 mois  à l'avance aux fameux ARS! Heureusement ce décret est repoussé car je m'apprétais à répondre: " j'ai prévu de partir en vacances deux semaines sur quatre chaque mois" et de revenir sur ma décision... quand ça me chante! Non mais, j'ai choisi l'indépendance pour l'être, indépendante.
Et voilà mon moral en tant que médecin qui n'est pas au beau fixe. Je ne pense pas être la seule.




mardi 13 avril 2010

Consultation à 22 euros

Les patients sont vraiment sympa. Environ un sur trois me demande " je vous dois combien?" et devant ma réponse " 22 euros" ils me repondent " je pensais que vous étiez passée à 23". Et même deux m'ont répondu " si vous m'aviez demandé 23 euros je vous les aurais donné".

Pourquoi ne suis-je pas un bon soldat et n'écoute pas les syndicats?
- Il y a un gros malaise dans la profession, une déconsidération manifeste des pouvoirs publics envers les généralistes et ce n'est pas en demandant un euro de plus que cela va changer les choses. Je ne cracherais pas dessus quand même et je comprends mes confrères. Mais je pense de plus en plus qu'il faut repenser la médecine et profiter qu'il y a bientôt moins de médecins pour déléguer certaines choses aux infirmières: les prises de tête avec les diabétiques et les hypertendus concernant leur hygiène de vie, certains renouvellements de médicaments, les vaccinations par exemple; on leur a retiré les toilettes ( personnel trop qualifié pour se contenter de nettoyer des derrières quotidiennement) , ce que je peux comprendre mais redonnons leur d'autres missions.
- Je continue à crier haut et fort qu'il faudrait dérembourser le prozac et le témesta, qu'il faudrait plus d'humanité envers les gens en souffrance psychologique et ai horreur de me disperser dans trop de combats. On ne devrait même pas avoir à se battre pour le C à 23 euros, il devrait tomber tout seul. Il se peut que là-haut on considère que certaines consultations rapides sont bien cher payées; encore une fois recentrons le travail du généraliste, qu'il fasse des diagnostics, qu'il instaure des traitements, qu'il décide des conduites à tenir et qu'il ait le droit de déléguer des tâches, tout le monde y trouvera son compte.

lundi 12 avril 2010

Principe de précaution

Un de mes patients d'âge très vénérable cet après-midi a retourné son jardin, puis s'est assis sur la chaise à côté pour faire un petit somme... et a tiré sa révérence calmement et tranquillement. Alors j'ai été appelé en urgence par l'épouse soudainement devenue veuve. Les pompiers avaient été appelé avant que j'arrive car il y avait un petit espoir de faire quelque chose. Mais non, en voyant l'état du pauvre mari:  rien. Quand ceux-ci sont arrivés et ont appelé le SAMU pour faire part de l'état sans vie du cadavre (!) le régulateur a répondu " une équipe va arriver, massez". Depuis trois quart d'heure il se refroidissait et j'avais ébauché quelques gestes de massage cardiaque pour me rendre compte vite de l'inutilité de l'action.
Ca coûte encore cher à la Sécu tout ça.
Ah, le principe de précaution cher au gouvernement, la grippe A, le rasage des maisons sinistrées en Vendée... Et le bon sens? Il y a de quoi sauter en l'air pratiquement chaque jour en ce moment devant certaines décisions prises par le gouvernement. Et il me semble que le bon sens ne devient plus qu'un vain mot.

dimanche 11 avril 2010

Recherche de nouveaux patients

Methodius Isaac Bonkers, M.D., investigateur principal


Note: Il s'agit d'une traduction imparfaite de l'article original, Asymptomatic Depression: Hidden Epidemic and Huge Untapped Market.

Ces dernières années, les ventes de médicaments antidépresseurs ont monté en flèche au-delà des rêves les plus fous de l'industrie pharmaceutique. Pourtant, malgré les campagnes de marketing agressives destinées à sensibiliser des maladies mentales, un pourcentage important de la population reste non diagnostiqué et non traité. Les estimations varient, mais les recherches suggèrent que près du tiers des adultes américains n'ont jamais été diagnostiqués avec un trouble mental. Ce segment de la population doit être soumis à une intervention afin que les profits de l'industrie pharmaceutique puissent continuer à croître à leur rythme actuel.

Une façon d'augmenter la prévalence d'une maladie est d'élargir ses critères de diagnostic. En fournissant aux médecins une liste toujours croissante des signes et des symptômes à évaluer (insomnie ou hypersomnie, manque d'appétit ou de boulimie, pleurs constants ou de l'incapacité de pleurer, de l'apathie ou l'hostilité, la fatigue ou l'agitation, et ainsi de suite), le nombre de potentiel clients / patients augmente considérablement. Cependant, un défaut majeur dans cette stratégie est qu'elle se concentre exclusivement sur ceux qui se plaignent de la maladie, tout en négligeant complètement ceux qui se sentent bien. Le présent article explore la nouvelle hypothèse que les patients qui se sentent bien, en fait, sont des patients qui ont besoin de traitement.


Les causes de la dépression


Les troubles dépressifs sont souvent concomitants à l'anxiété ou d'abus de substances et ils constituent une forme majeure de handicap. La dépression peut frapper n'importe quel moment et sans avertissement. La recherche scientifique a identifié quatre causes principales de la dépression clinique:

1. Déséquilibre des neurotransmetteurs clés dans le cerveau;

2. Faible et chronique au-grade désespoir généré par les traumatismes de la petite enfance;

3. Prise de conscience soudaine de l'absurdité essentielle de la vie;

4. Catastrophe écologique à une échelle jamais vu dans l'histoire de l'humanité.

D'autres facteurs qui peuvent déclencher un épisode dépressif comprennent:

* Avoir trop ou pas assez de quelque chose;

* Être pris au piège dans une situation totalement désespérée, sans aucun moyen de s'échapper;

* Le remords, la culpabilité, de honte, d'échec, la déception, le chagrin, la douleur ou la perte d'une certaine sorte;

* Carence en oméga-3, causée par un régime alimentaire dépourvu de chou-fleur.;

* Infestation de parasites domestiques comme les termites ou les rongeurs;

* Un robinet qui goutte, un drain qui est bouché, ou un problème similaire avec la plomberie;

* Effondrement de l'économie mondiale, la guerre thermonucléaire, une famine de masse, le génocide, etc.

Évidemment, toute personne qui se sent déprimée est déprimé, mais que dire de ceux qui ne se plaignent jamais de sentiments dépressifs? Les plus malades de notre société, mai bien être de ceux qui maintiennent une attitude joyeuse au milieu de la dévastation, le chaos et le désespoir. Si nous nous concentrons notre attention sur des patients qui insistent pour dire qu'ils se sentent bien, même pendant que le monde s'écroule autour d'eux, nous reconnaissons immédiatement quelque chose ne tourne pas rond avec ces personnes. Leur état provient d'une souche virulente de la dépression, particulièrement insidieuse et difficile à détecter. Identifié par le nom scientifique poena occultus (douleur cachée), la dépression asymptomatique est une maladie mentale grave et elle est plus répandue que ce que l'on pense. Aggravant la tragédie, dans la plupart des cas les patients restent traitées car elles sont entièrement ignorent leur maladie.


Signes et symptômes de la dépression


Certains signes et symptômes de la dépression chronique sont faciles à reconnaître:

* Épaules tombantes;

* Regard abaissé;

* Difficultés à se concentrer;

* Voit le verre à moitié vide;

* N'a pas dépoussiéré derrière le réfrigérateur depuis des mois.;

* Est préoccupé par des choses comme la prolifération nucléaire, les déficits budgétaires de montage,

la disparition imminente des récifs coralliens, et l'héritage que nous laisserons à nos enfants.

Seul un professionnel de la santé qualifié peut identifier correctement les signes subtils de la dépression asymptomatique:

* Joues roses;

* Yeux brillants;

* Pleine de gaieté;

* Optimiste quant à l'avenir malgré toutes les preuves du contraire;

* Invariablement voit le verre à moitié plein;

* Ne dérange pas si le verre contient des bactéries mortelles et les produits chimiques toxiques.


Dépistage, diagnostic et prise en charge du patient à risque

Les préoccupations relatives à un sous-diagnostic et undertreatment de la dépression ont mené à un large soutien pour le dépistage de routine dans la forme de listes de contrôle standardisées des symptômes et simple des épreuves écrites ou orales administrées aux patients. Arroll et al (2003) rapportent des résultats impressionnants lorsque les patients sont posé deux questions:

1. Durant le mois écoulé, avez-vous été perturbé par un cafard, une déprime, une perte d'espoir?

2. Durant le mois écoulé, avez-vous été souvent perturbé par peu d'intérêt ou de plaisir dans vos activités?

Brève oui ou par non à des questionnaires se sont révélées remarquablement efficaces dans la détection des cas de dépression, même si les taux de faux positif de 30% et de faux négatifs de 0,4% quittent manifestement une certaine marge d'amélioration. Dépistage fiables et complètes d'un handicap invisible comme la dépression asymptomatique nécessite l'utilisation d'outils de diagnostic précis beaucoup plus sophistiqué qu'un simple à deux quiz question. Les experts recommandent un quiz rigoureuse qui consiste en une seule question:

1. Sentez-vous déprimé, oui ou non?

Un questionnaire composé d'une seule question peut simplifier la détection de la dépression, pour faciliter le diagnostic et le traitement du patient. Les patients ayant répondu «oui» reçoivent un diagnostic de dépression et traités en conséquence. Les patients ayant répondu «non» reçoivent un diagnostic de dépression asymptomatique et traités en conséquence. Dans tous les cas, si les patients répondent oui ou non, les preuves actuelles basées sur des protocoles de traitement exigent une intervention pharmacologique prudente avec un inhibiteur sélectif du recaptage de la sérotonine (ISRS) tels que Seroplex®, ou un inhibiteur de la recapture de la sérotonine-norépinéphrine (IRSN) comme Cymbalta®.

Les deux ISRS et des agents SNRI sont révélées aussi efficaces pour tous les types de dépression: majeure, léger, modéré, sévère, clinique, chronique, mélancolique, névrotique, dysthymique, cyclothymique, atypique, résistant, récurrente, réfractaires, endogène, psychogène, anxieuse, mixte, masquée, saisonnière, postnatale, réactionnelle, résiduelle, subsyndromal, asymptomatique, et la dernière, mais pas moins, le trouble dépressif non spécifié (cette catégorie comprend les troubles ayant des caractéristiques dépressives qui ne remplissent pas les critères d'un Trouble dépressif majeur, d'un trouble dysthymique, d'un Trouble de l'adaptation avec humeur dépressive, ou d'un Trouble de l'adaptation avec à la fois anxiété et humeur dépressive).



Bien que leur mécanisme d'action précis ne soit pas élucidé, les antidépresseurs semblent soulager les symptômes dépressifs par un effet placebo actif. Les effets indésirables fréquents comme l'insomnie, l'irritabilité, l'impuissance et l'incontinence effectivement convainquent les patients que le médicament possède de puissantes propriétés neurophysiologiques, en quelque sorte les fait se sentir mieux.

Dans le cas de la dépression asymptomatique, les antidépresseurs ont un effet paradoxal. Le patient se sentait bien avant de prendre le médicament, mais commence alors à se sentir déprimé en raison de nombreux effets indésirables, tels que sécheresse buccale, diarrhée, maux de tête, fatigue, anxiété, des palpitations, des convulsions, des hallucinations, des nausées, des étourdissements et des tremblements. Le stress émotionnel augmente généralement lorsque la santé physique se détériore — un signe certain de traitement est efficace. Une fois que la dépression asymptomatique est complètement guérie, le médecin peut diagnostiquer avec confiance trouble dépressif majeur et de traiter le patient en conséquence.

http://www.bonkersinstitute.org/asymptomatique.html

samedi 10 avril 2010

oméga 3 et hyperactivité

Entrevue avec David Servan-Schreiber : le médecin qui guérit naturellement



Par Cécile Gladel


On connaît David Servan-Schreiber comme « Monsieur Oméga-3 », mais ce n’est pas son seul cheval de bataille. Dans son livre Guérir, paru en 2003, le célèbre médecin et psychiatre décrit comment éliminer la plupart des maladies sans médicaments ni psychanalyse. Possible? Oui, grâce à une alimentation saine, le sport et la gestion de ses émotions. Rencontre avec un homme fort sympathique.

Vous prêchez par l’exemple?

Absolument. Je pratique ce que je recommande et je me sens mieux. Ça fait aussi du bien aux personnes qui l’essayent. La preuve, ce sont les nombreux courriels qu’elles m’envoient. C’est touchant, puisque je suis devenu médecin afin de soulager la souffrance. J’ai écrit ce livre, car personne n’en parlait. Aucun brevet n’existe pour la respiration, le mouvement des yeux, le poisson, le jogging, donc il n’y a pas d’argent à gagner en répandant ce message. Personne ne s’en empare pour en faire son métier.

Saine alimentation, sport, gérer ses émotions, c’est essentiel?

Oui. Gérer ses émotions n’est pas suffisant, même s’il y a plusieurs aspects : le EMDR (l’intégration neuroémotionnelle par les mouvements oculaires), la cohérence cardiaque, qui est très similaire au yoga et à la méditation, la communication non violente. Chacun de ses points est un pilier qui sert à gérer nos émotions.

Le livre a été bien reçu… parce que vous êtes médecin?

Non, ce n’est pas tout. Ce livre a contribué à retirer le mur de silence autour de ces principes, car j’avais et j’ai encore un parcours de scientifique irréprochable. Parler d’acupuncture et de respiration avec 350 références scientifiques, c’était la nouveauté. Ça donne une crédibilité et oblige les médecins à faire attention.

Est-ce que l’avenir passe par une combinaison des médecines traditionnelles et alternatives?

Bien sûr. D’ailleurs, depuis 2002 à l’Université Laval, et ailleurs maintenant, il existe la Chaire Lucie et André Chagnon pour l’avancement d’une approche intégrée en prévention. Elle incarne l’idée que ça n’a aucun sens aujourd’hui d’avoir une médecine purement fondée sur les médicaments et la chirurgie, et qui ne prendrait pas en compte les méthodes naturelles de traitement démontrées être efficaces.

N’y a-t-il pas une réticence de la part des médecins?

C’est tout à fait normal que les médecins soient sceptiques. Ils sont payés pour être ceux qui décident de la séparation du bon grain de l’ivraie. Mais tous les médecins ont envie de traitements efficaces, rapides et sans effets secondaires. Il faut simplement leur montrer que ça peut être fait avec des méthodes naturelles.

Finalement, les oméga-3 sont vraiment essentiels?

Aucun doute, ce sont des acides gras essentiels. Ils sont absolument indispensables au fonctionnement de l’organisme et du cerveau. Un manque joue sur l’ensemble des maladies de ce début du 21e siècle : les problèmes cardiovasculaires, de mémoire et de concentration, l’irritabilité, l’agressivité et même l’arthrite. On peut remédier à ces maladies en ramenant les oméga-3 dans notre alimentation. C’est extraordinaire. Contrairement aux autres grands déficits nutritionnels, les problèmes reliés aux carences en oméga-3 mettent du temps à se développer. Si vous manquez de vitamine C, en quatre semaines vous avez le scorbut, en deux mois vous êtes mort. Quand on arrête de prendre des omega-3, les problèmes se développent sur une période de 20 ans.

Doit-on absolument prendre des suppléments?

Non, pas si on les intègre dans notre alimentation. Tout le monde doit corriger son alimentation et manger du poisson deux fois par semaine. Par contre, si l’on a des problèmes de santé, comme un infarctus ou des problèmes émotionnels, il faut y aller plus fort. Introduire des suppléments est alors nécessaire.

Est-ce que les enfants hyperactifs devraient prendre des oméga-3 au lieu du Ritalin?

Ça me parait essentiel d’essayer. Si ça suffit, il est préférable de corriger leur problème grâce aux oméga-3 qu’avec le Ritalin. Il y a une étude d’Oxford qui démontre la correction d’une grande partie du problème de ces enfants quand on leur prescrit des suppléments à base d’oméga 3. La première chose à recommander est qu’ils mangent du poisson, mais pas panné ou frit. Car ça, c’est pire que de ne pas en manger.

jeudi 8 avril 2010

déficit de l'attention

Hier je reçois un jeune patient inconnu de 10 ans pour une petite bricole assortie d'un petit fébricule. Les parents s'inquiètent juste parce que cela ne lui arrive jamais.
Je lui prends la tension (je le fais parfois aux enfants), admire sa musculature assez développée pour son âge, puis écoute les battements cardiaques: 100/mn.
" Madame, dis-je à la mère, votre fils bat à 100, je ne comprends pas.
- Ah bon? Est-ce qu'il se pourrait docteur, que cela soit le traitement de Ritaline qu'il suit depuis quelques mois?
- Je ne sais pas. En tout cas je vous fais déjà un papier pour le cardiologue, car la ritaline peut avoir un effet sur le coeur".
J'ai tenté de comprendre pourquoi ce jeune gamin sportif et qui avait l'air assez cool prenait de la ritaline: depuis quelques années il souffrait d'un déficit de l'attention autrement dit il n'écoutait rien en classe, mais n'était pas hyperactif. Il est passé par la case psychologue, psychiatre, neurologue. Les parents alertés par ce qu'ils lisaient sur internet concernant cette classe de médicaments ont attendu ce qu'ils pouvaient avant de lui donner le fameux cachet, puis vaincu par le manque de résultats en classe lui ont donné... juste pour les jours d'école, c'est à dire les lundi, mardi, jeudi, vendredi.
Pourquoi ce gamin n'écoute-t-il pas en classe? Je ne sais pas car je ne le connais pas mais c'est très dommage qu'on lui donne de la ritaline. De plus dans cette indication il est bon pour en prendre des dizaines d'années.
Il doit y avoir un moyen de sortir de ce tout chimique. j'ai déjà conseillé un ostéopathe pour déceler des tensions qui n'auraient pas été détectées.

mardi 6 avril 2010

Vous êtes belle madame!

Ce soir un petit patient âgé de 6 ans m'a réchauffé le coeur " vous êtes belle madame" m'a-t-il déclaré. je lui ai répondu:  "j'espére que plus tard tu ais des amoureuses un peu plus jeunes que moi! Au fait, c'est qui ton amoureuse?
- heu... Léna... Cassandra... Marie... Anaïs..."
Et la mère:
" Il sait ce qu'est une amoureuse, il a même mis sa langue dans la bouche d'une petite fille". 
Ca grandit un peu vite tout ça. En préventif j'ai raconté à la mère ce que l'on risquait de récupérer sur Emule quand on pensait ne télécharger que des dessins animés. Je pense qu'elle a compris le message. Il y a un âge pour tout.
Ensuite il m'a raconté:
" un copain on lui a coupé le zizi!" (circoncision).
Alors je lui ai fait le dessin d'un pénis avec les deux jumelles afin de lui expliquer exactement l'opération car le môme n'avait pas l'air bien rassuré ( "ça pourrait m'arriver à moi" devait-il se dire).
Il était tout content des explications le gamin et m'a fait un gros bisou en partant! Ce n'est pas ce soir que son amour tiédira :)

samedi 3 avril 2010

Trouble explosif intermittent

PsychoMédia - Publié le 06 juin 2006


Voici les critères utilisés pour porter le diagnostic de trouble explosif intermittent tels que définis dans le DSM IV (Manuel des diagnostics psychiatriques utilisé en Amérique du Nord):

A. Plusieurs épisodes d'incapacité à résister à des impulsions agressives, aboutissant à des voies de fait graves ou à la destruction de biens.

B. Le degré d'agressivité exprimé durant les épisodes est sans commune mesure avec un quelconque facteur de stress psychosocial déclenchant.

C. Les épisodes agressifs ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (p. ex. une personnalité antisociale ou borderline, un trouble psychotique, un épisode maniaque, un trouble des conduites ou un déficit de l'attention/hyperactivité) et ne sont pas dus aux effets physiologiques directs d'une substance ou une affection médicale générale (p. ex., un traumatisme crânien ou une maladie d'alzheimer).

Des signes d'impulsivité ou d'agressivité généralisées peuvent être présents entre les épisodes explosifs. Les personnes qui ont des traits narcissiques, obsessionnels, paranoïaques ou schizoïdes peuvent avoir une nette tendance à présenter des explosions de colère en situation de stress. Ces troubles peuvent avoir pour conséquence des licenciements , des renvois de l'école, des divorces, des difficultés dans les relations interpersonnelles, des accidents (en voiture par exemple), des hospitalisations (p. ex., à cause des blessures reçues dans des bagarres ou des accidents) ou des emprisonnements.


Le trouble explosif intermittent est classé parmi les troubles du contrôle des impulsions.


Référence: American Psychiatric association, DSM-IV, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Traduction française, Paris, Masson, 1996, 1056p
...
Moi qui pensais qu'en apprenant le contrôle de soi, par exemple en apprenant un art martial, en avançant en âge on se calmait, je découvre avec stupeur que ce petit travers (dont souffrent quelques personnes de mes amis dont je tairai par courtoisie le nom: elles n'ont pas à être classées selon le DSM4) est recensé! Au fait quelle molécule préconise-t-on?

ARS

Notre petit ange souffle sa première bougie ce jour! Pour ponctuer ce jour il s'est réfugié dans les toilettes pour faire ce qu'il avait à faire ... dans sa couche!

Santé L'Agence régionale de santé entre en service aujourd'hui



Améliorer la santé des Franciliens et l'efficacité du système. L'Agence régionale de santé (ARS), qui entre en fonction aujourd'hui, a du pain sur la planche. Au moment où la gestion de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) est critiquée par la chambre régionale des comptes d'Ile-de-France (lire encadré), l'ARS a pour mission d'assurer une meilleure maîtrise des dépenses dans la région. Elle devra également coordonner les établissements de santé et garantir l'accès aux soins pour tous.

Cibler les déserts médicaux

«La force de l'ARS, qui regroupe entre autres l'Agence régionale de l'hospitalisation et la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales, c'est qu'elle a les moyens de mettre en place des politiques plus cohérentes», résume Claude Evin, directeur général de la nouvelle instance. Pour améliorer l'accès aux soins, l'ARS va dans un premier temps cibler les «déserts médicaux», ces zones qui manquent cruellement de médecins. «On n'a pas de baguette magique, admet Claude Evin. Mais nous pourrons appuyer l'ouverture de maisons de santé. Nous souhaitons par ailleurs inciter les professionnels à s'installer, par exemple en les aidant à trouver des locaux et un secrétariat. La télémédecine est aussi une piste.»

Autre mission: développer la prévention. «Les transports en commun sont un lieu privilégié pour communiquer sur la nutrition, souligne le directeur. Il faut aussi donner aux médecins les moyens d'agir en rémunérant les consultations consacrées à la prévention.» Pour ce qui est de la maîtrise des dépenses, Claude Evin préfère parler de «pédagogie». «Déjà, on n'a pas besoin de soins quand la prévention est efficace. Ensuite, il s'agit de bien organiser les filières: pourquoi laisser une personne âgée à l'hôpital quand elle serait bien mieux dans un établissement pour personnes dépendantes ? Même si la santé n'a pas de prix, quelqu'un va finir par compter. Autant que cela soit fait dès le début du parcours de soin, en prenant en compte l'intérêt du patient.»

Hélène Colau (20 minutes)

Je ne suis pas tout à fait confiante concernant  l'immixion de ces ARS  dans la vie quotidienne des généralistes. J'attends de voir, pourquoi pas?

jeudi 1 avril 2010

Libido féminine

Le médicament flibansérine (nom commercial Ectris), développé par la firme allemande Boehringer Ingelheim Pharmaceuticals, initialement mis au point comme antidépresseur, serait efficace pour améliorer la libido chez les femmes, selon les résultats de trois essais cliniques de phase III (phase précédant les demandes d'autorisations de mise en marché). (...)

Au cours de premiers essais dans les années 1990, la flibansérine ne s'est pas révélée très efficace comme antidépresseur mais un effet de stimulation du désir sexuel chez la femme a été constaté. Les essais cliniques ont alors été réorientés pour tester son efficacité pour les femmes souffrant d'un "trouble du désir sexuel hypoactif".

Elaine E. Jolly (Université d'Ottawa), John M. Thorp (Université de Caroline du Nord) et leurs collègues ont mis en commun les données de quatre études impliquant 1946 femmes âgées de 18 ans et plus (et n'ayant pas encore atteint la ménopause). Les participantes étaient assignées au hasard à un groupe recevant la flibansérine ou un placebo pendant 24 semaines.

À un dosage de 100 mg par jour, concluent les chercheurs, la flibansérine était associée à des améliorations, comparativement au placebo, dans le nombre d'événements sexuels satisfaisants rapportés, le désir sexuel (selon un journal électronique quotidien) et le fonctionnement sexuel ainsi qu'une réduction de la détresse associée à la dysfonction sexuelle.

Ce médicament peut constituer un traitement efficace sans les effets secondaires de la thérapie de remplacement des androgènes (testostérone) qui est actuellement le seul traitement disponible, souligne Thorp.

La flibansérine (tout comme les antidépresseurs) n'agit qu'après quelques semaines de traitement, à la différence du Viagra, qui agit quasi instantanément. Elle agit sur certains récepteurs impliqués dans les circuits de la sérotonine et de la dopamine.
http://www.psychomedia.qc.ca/pn/modules.php?name=News&file=article&sid=7311

Et les causes du manque de libido on les cherche? Les labos ont trouvé un nouveau marché bien juteux car je suis sûre que chaque femme dans sa vie souffrira d'une panne de désir, que cela soit après un accouchement ou suite à un désaccord passager avec l'homme de sa vie.
Au fait, qui dans mes lectrices souffre de trouble du désir sexuel hypoactif?

30 euros la consultation?

Un confrère m'a fait remarqué la tendance actuelle chez les médecins, des bureaux de plus en plus larges pour mettre de la distance entre les patients et eux et toucher de moins en moins les patients, le discours parsemé de mots à décrocher la machoire; il parait de plus que les médecins ne s'investissent plus dans l'histoire de leur patient qui se sent frustré... "mais vu que le médecin a la science, cela se voit dans son vocabulaire, il a raison" . Je voudrais être une petite souris avec une caméra cachée pour constater cela car j'ai de la peine à imaginer ce naufrage pourrait-on dire d'une profession qui était là au départ pour aider et soulager.
Comment les médecins peuvent-ils imaginer que passer à 23 euros règlera tout? Dans quelques années ils demanderont 25 et il y aura de nouveau du rififi.
Ce que je propose,  en attendant évidemment que toute la profession décide de se déconventionner, c'est de demander 30 euros ( et que le patient paie de sa poche quelques euros) et qu'en contrepartie on nous impose de prendre une secrétaire. Ah, la ( ou le) secrétaire avec le petit café du matin, ses rappels à l'ordre
"docteur vous n'avez pas fait ça et ça...",  le classement impeccable des dossiers, le filtrage d'appel, l'encaissement des honoraires! J'en rêve depuis des années. Mais beaucoup sont comme moi: on gagne assez pour bien vivre, pas assez pour embaucher.

J'ai tellement de bonnes idées (:)) que je me demande pourquoi le ministère de la santé ne vient pas me chercher!